Comment jouer As-Roi hors position ? Jon Turner, alias Jon Pearljammed, joueur de poker professionnel et membre de la Team Full Tilt Poker, nous donne son point de vue sur la meilleur façon de jouer cette main. Des conseils précieux pour apprendre à jouer au poker et progresser.
As-Roi est peut être une des plus fortes mains de départ au poker, mais vous devez la jouer correctement dans chacune des positions pour que cela soit payant – spécialement dans les premières étapes d’un tournoi. Etre en première position ajoute un challenge à la situation. Mais si vous pariez systématiquement et gardez un œil sur vos adversaires, vous devriez pouvoir prendre plus que quelques pots quand vous détenez le Big Slick*.
Pour commencer, regardons les premières étapes du jeu en tournoi. Supposons que j’ai 3,000 chips, les blinds sont 20/40, et je suis under the gun* avec As-Roi. Je vais miser à 120 et supposer qu’il y aura quelques joueurs qui suivent. Sans tenir compte de ma position, c’est une bonne situation. Avec juste deux joueurs qui suivent, j’ai presque la meilleure main.
Disons que le flop vient avec A- ou K-x-x. Je dois faire attention à ne pas sur jouer ma main. Si je commence à ‘check-raiser’ ici il sera évident que j’ai une connexion avec le flop et je chasserais l’éventualité que les mains faibles rentrent en action, contrairement à si je ‘check-call’. Une meilleure option, cependant, est d’éviter le slowplay* pour jouer cette main et emmener le pot en faisant des mises continues comme je ferais à tout autre moment. Cela n’aide pas seulement à construire le pot, mais empêche également les adversaires de tirer une carte gratuite qui pourrait me coûter cher plus tard.
Si l’adversaire entre en action après que je l’aie moi-même conduite, je vais probablement ‘checker’ au turn. En faisant cela, je peux contrôler la taille du pot et bluffer mon adversaire avec une main plus faible. Si mon adversaire ‘check’ derrière moi, je peux parier (value bet*) à la river et essayer d’initier un ‘call’ si il tient une paire servie comme Js ou Ts et qu’il pense que ces deux paires peuvent être devant. Si mon adversaire tient un As faible et check au turn, dans ce cas, initier un ‘value bet’ à la river est aussi un bon moyen de les garder dans la main et arracher un ‘call’ supplémentaire à la fin de la main.
Si mon adversaire conduit l’action et parie après mon ‘check’ au turn avec AK, généralement je suis juste sa mise et tient tête à la river. A nouveau, faire un ‘check-raise’ ici n’est pas un bon choix parce c’est presque comme conduire une main faible en dehors du pot ou cela va me coûter plus de chips si je fais face a une main plus forte.
Si je continue après le flop et que mon adversaire mise, je le suis généralement pour voir la turn. Je parierai rarement ici car cela n’aurait pour effet que de conduire les mains aussi faibles que la mienne, en mettant plus d’argent dans le pot. Une situation ou je vais remiser, cependant, est quand je suis face à un adversaire qui va constamment sur jouer ses mains – spécialement si il a un As. Si je suis contre un adversaire comme cela, il est possible que je mise all-in pour induire un call alors qu’il est loin derrière.
Assumant que j’ai juste suivi une double relance sur le flop, je suivrais sur la turn exactement comme je l’ai fait dans l’exemple précédent. Si mon adversaire suit derrière moi, j’estimerais la relance de mon AK à la river en espérant qu’il suive. Si mon adversaire parie après que j’ai checké sur la turn, ensuite j’ai alors une grande décision à prendre. Si il entreprends une seconde relance, je peux être quasiment sur qu’il tient une main forte comme un ‘set’ et qu’il a une bonne idée de ce que j’ai. C’est particulièrement vrai si je joue contre un joueur expérimenté. Je devrais abandonner mon AK dans le but de garder mes chips pour une meilleure occasion où je pourrais suivre suivant la taille de la mise et l’historique que j’ai avec cet adversaire. S’il suit et mise fort à nouveau sur la river, je vais quasiment tout le temps me coucher en supposant qu’il n’aurait pas souvent misé ici avec un moins bon kicker ou un troisième bluff.
Une situation où je ne suivrais pas la turn est si le flop est K-x-x avec deux cartes suited* sur la table. Dans cette configuration, je vais conduire une action si les cartes à couleur ne sont pas tombées au turn de manière à protéger ma main d’une potentielle couleur qui sort à la river. Si mon adversaire a un set ou une main qui m’a déjà battue, il va probablement me relancer pour protéger sa main. Cela complique les choses encore plus, et je vais devoir avoir confiance en ma lecture de ce joueur pour déterminer à ce moment ce que je devrais faire. Si je pense vraiment qu’il a eu une main ou qu’il a prouvé qu’il est un joueur solide, je vais probablement me coucher pour une meilleure occasion.
AK est une main très puissante, mais qui peut aussi être dangereuse – spécialement si vous la jouez depuis une première position. En continuant à miser après le flop, vous pouvez vous faire une relativement bonne idée de la probabilité de la force ou faiblesse de votre adversaire, et planifier vos prochaines actions en accord avec cela. Tout dépend de la manière que votre adversaire a de suivre ou miser : un check à la turn peut aussi bien vous placer pour gagner des chips en plus en initiant un ‘value bet’ à la river, ou bien vous faire économiser des précieux chips si vous êtes forcé d’abandonner contre une plus grosse main. Dans les deux cas, vous gardez le contrôle de la main et vous gardez vos chances d’être « In the Money».
Jon Turner
Joueur de poker professionnel – Membre de la Team Full Tilt Poker
Source : Full Tilt Poker
Vous pouvez jouer au poker en ligne avec Jon Turner sur Full Tilt Poker, son pseudonyme est « Pearljammed ».
Termes du lexique du poker :
- Big Slick : Main qui contient As-Roi
- Under the Gun : Position à la gauche immédiate des blinds
- Slowplay : Le fait de jouer une main forte de manière passive
- Value Bet : Mise engendrée dans le but d’augmenter ses gains